Ecoquartier île de la Marne
Noisy-Le-Grand

Grand Paris Grand Est

Le mot de l’urbaniste paysagiste

Le projet urbain d'écoquartier de l'Ile de la marne expliqué par l'urbaniste paysagiste

Une identité propre aux coteaux de la Marne

La conception de l’écoquartier de l’Île de la Marne a cherché à proposer une réponse spécifique dans la production de logements d’aujourd’hui et pour demain. Les bords de Marne, ce paysage d’exception dont il jouit, a toujours été appréhendé avec humilité. Il a donné son A.D.N. pour un nouveau quartier unique et emblématique pour Noisy-le-Grand. Le projet s’est construit autour d’une ligne directrice valorisant la ressource en place et l’identité des coteaux de la Marne, tout en cherchant la pertinence et la simplicité dans le dessin.

Directement adossé sur la Marne, le quartier s’inscrit totalement dans sa situation géographique spécifique. En regardant la configuration du lit majeur de la Marne, un modelé de terre préexistant se distingue et surplombe le vallon : c’est une île qui se veut imaginaire plus que permanente. Elle a donné son nom et son caractère au projet urbain, et l’étude des mouvements de la Marne a guidé la conception urbaine pour un « urbanisme résilient ».

Une  insertion courtoise dans le paysage urbain et paysagé

Le projet cherche à sublimer cette situation exceptionnelle, entre Marne et coteau, et à révéler le paysage naturel de ce territoire. Le plan est donc composé de deux entités habitées – l’île et le coteau – et d’un vaste parc à dominante naturelle. Les rues reprennent l’inscription vernaculaire des coteaux et orientent les vues vers la Marne. Le projet urbain s’insère aussi avec courtoisie dans la trame bâtie avoisinante : vocabulaire architectural, typologies et gabarits ont été travaillés finement.

Un projet urbain aux ambitions environnementales ambitieuses

Le quartier revendique sa spécificité « éco » car les critères environnementaux ont été poussés très hauts ; au-devant desquels : la valeur écologique du site, la performance des logements, la pérennité des constructions, la gestion alternative des eaux pluviales et la grande qualité de vie en milieu urbain pour les futurs habitants et les riverains déjà présents.

À ce paysage d’exception devait en effet répondre une ambition forte pour la conception d’un « habiter » pour demain. D’un point de vue architectural, le projet urbain d’Ile de la Marne donne le sentiment d’une accumulation progressive dans le temps. Il propose une diversité de situations, une richesse d’écritures qui permet de renforcer l’esprit « village » et le sentiment d’un « j’habite ici et pas ailleurs ». Les constructions sont majoritairement en bois. Les logements performants et confortables prolongent aussi le « chez soi » vers l’extérieur.

Les usages aux cœurs de la conception du projet urbain

La programmation a été guidée par l’objectif simple de bien vivre l’ordinaire du quotidien, dans une dimension individuelle (chez soi), et collective (en ville). Pour cela, les cœurs d’îlots, les espaces publics ont été appréhendés par et pour leurs usages. De chez soi au dehors, les parcours de tous les jours qui relient les espaces privés et collectifs ont aussi été pensés dans le confort de leurs usages, facile et agréable, renforçant le sentiment d’appartenance et d’appropriation.

Le grand parc de près de 6 ha, prolongement du paysage existant, se compose principalement sur les structures de nature en place (berges et boisement pionnier) et les espaces de flânerie à forte valeur écologique, qu’il conforte et enrichit. Ils composent ensemble un système simple de gestion alternative des eaux qui participe aussi à la diversification des milieux et des habitats pour l’accueil de la petite faune et de la flore locale. Par ailleurs, le parc propose des « spots actifs » avec des usages de loisir et de bien-être que chacun pourrait rechercher en bas de chez soi : jeux pour enfants et plus grands, sports, jardins partagés, mais aussi de grands espaces simples et à programmation ouverte pour se retrouver entre voisins, courir, se promener, en laissant libre court à la rêverie.

Juliette BAILLY-MAITRE